La question de la semaine (#36)

36 À quoi sert le travail à genoux ?

La pratique de l’aïkido se fait principalement debout (tachi waza) ; cependant un travail à genoux (suwari waza) existe aussi. Le déplacement à genoux se nomme déplacement shikko ; il est dans un premier temps difficile à réaliser et nécessite un apprentissage méticuleux.

Le travail à genoux tire son origine de la culture japonaise, dans laquelle la position seiza (façon de s’asseoir à genoux, pieds repliés) était une posture quotidienne. Dans un esprit martial, il était donc nécessaire d’être capable de réagir à une attaque même dans cette position peu propice. Cette posture, étrangère à la culture occidentale, correspond ainsi à un aspect traditionnel de l’aïkido en tant qu’art martial japonais.

Dans le même esprit, il existe aussi une pratique appelée hanmihandachi waza, qui consiste à étudier une attaque réalisée dans une position asymétrique, uke (l’attaquant) se tenant debout et tori (celui qui réalise la technique) se tenant à genoux.

Ces deux façons de travailler apportent par ailleurs un réel complément à la pratique debout. En effet, les difficultés spécifiques à se déplacer, à maintenir une distance et une attitude justes dans la réalisation des mouvements d’aïkido, à provoquer le déséquilibre du partenaire et à le contrôler, représentent d’intéressantes variations et d’excellents exercices. Pour de nombreux pratiquants, ce sont de terribles « épreuves de vérité », qui les mettent face à des difficultés restées jusque là cachées.

Les pratiques suwari waza et hanmihandachi waza font également partie intégrante des passages de grades et ne sauraient donc être totalement laissées de côté, malgré l’inconfort qu’elles représentent souvent et les risques, non négligeables, de blessure aux genoux lorsqu’elles sont pratiquées de façon inappropriée (trop longtemps ou trop souvent, sans savoir se déplacer…).

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